Note bien que le résumé que tu cites et celui de l'éditeur, pas de l'auteur. La petit orientation politico-morale que tu décèles et qui t'agace, elle ne se trouve pas au fil des pages qui rentrent bien trop dans le vif et le technique du sujet pour ça...
On est dans le concret, pas dans la fumette au milieu des chèvres !Tu fais un mauvais procès au bouquin, je trouve. Lis le donc!
Du reste, pourquoi ne pas donner à lire la suite du résumé que tu cites, plus rassurant quant à ses objectifs (le sommaire que je donnais à lire au dessus est très parlant aussi) :
Mais il existe une alternative : jardiner d'une façon qui renforce, au lieu de le détruire, le sol et son réseau alimentaire, ce réseau fragile et complexe d'organismes vivants dont les interactions créent un environnement favorable aux plantes.
Dans cet ouvrage clair qui évite le jargon et les termes trop techniques, vous ferez mieux connaissance avec les différents organismes qui composent le réseau alimentaire du sol. Vous apprendrez ensuite comment l'entretenir et le régénérer afin d'optimiser la qualité de ce sol grâce à l'emploi de compost, de jus de compost et de paillis, et quelles solutions favoriser en fonction de la composition de votre jardin (pelouse, potager, arbres et arbustes, vivaces et annuelles...).
Bref, si vous voulez faire pousser des plantes vigoureuses et en bonne santé tout en cultivant votre jardin sans recourir aux produits chimiques, ce livre est fait pour vous.
oui, tout est chimie, oui, les nitrates et l'ammonium fabriqués par les bactéries sont bien les mêmes que ceux fabriqués par les industriels. Mais le problème, pour garder l'exemple des nitrates, c'est qu'aucun jardinier ne sait les doser aussi bien que la nature. Les bactéries qui les fabriquent, en effet, vivent au même rythme que les plantes car elle sont soumises à la même météo, quand elle ne sont pas carrément liées à elles par une relation symbiotique (telles les bactéries des légumineuses dont l'activité dépend de ce que les racines leur secrètent à bouffer). Du coup, le dégagement de ces substances correspond d'assez près aux besoins des plantes. Aucun jardinier, même appareillé d'instruments de mesure, ne peut "entendre" aussi bien leur besoins... Il risque toujours de donner trop (les fuites de nitrates, ça n'existe vraiment que dans les champs, pas dans les forêts....), et même s'il parvient à donner la dose suffisante, ces apports, en concurrençant les bactéries, suscite leur raréfaction, et conduit donc les plantes à devenir plus ou moins dépendantes des apports du jardinier... C'est pourquoi, "engrais chimique = atteinte à la vie microbienne" n'est pas si idiot que tu le dis, et c'est pourquoi, si l'on doit vraiment fertiliser, mieux vaut apporter au des fertilisants organiques (cornes broyés, tourteaux, sang séché....) qui sollicitent ces bactéries, plutôt qu'un produit fini qui les rend complètement inutiles....
Avant même de se demander s'il faut partir dans le Larzac, la question suivante suffit : pourquoi s'emm... toujours à faire soi-même ce que d'autres font volontiers à votre place, et souvent mieux?
L'usine d'AZF fabriquait des engrais, un pied de luzerne ou de haricot aussi (légumineuse = usine à nitrates). Pourtant on a jamais vu quelqu'un sauter sur un haricot!
Bactéries et nitrates, ce n'est qu'un aspect de nos pratiques à double tranchants.
Il ne faut pas oublier que nombre d'entre elles sont issues d'une époque ou ces mécanismes vivants nous étaient inconnus. Les mycorhizes (association symbiotique de champignons qui nourrissent et abreuvent une plante par ses racines), par exemple, ont été mises en valeur il y a 30 ans. Leur existence est impossible dans un sol labouré aussi fréquemment que le fait le jardinier traditionnel et on ne peut donc espérer s'appuyer sur elles sont remettre en cause notre façon de travailler la terre ...