ca va trop vite pour moi, il y a énormément d'idées qui ont été émises. je n'ai pu en garder que quelques unes:
1)
l'homme à toujours travaillé son potager en retournant la terre.
Pour compléter ce qu'à déjà bien dit Topinambour, si on reprend l'histoire de l'agriculture, on s'aperçoit que l'homme à surtout gratté la terre avec une araire. Le retournement n'apparait qu'avec la charrue, au moyen-age, et encore, à l'époque il est assez superficiel.
2) l
orsque qu'un arbre se déracine naturellement, par la suite, la végétation dans l'ensemble est beaucoup plus belle et bien plus vigoureuse
Si la nature laboure parfois en déracinant quelques arbres, c'est anecdotique. Tu as raison de comparer avec la nature, mais le modèle qu'il faut regarder, ce n'est pas celui des arbres arrachés, mais celui des lombrics qui déplacent jusqu'à ... 1000 tonnes de terre par ha et par an ! impossible d'en faire autant en faisant tomber des arbres.
Ces chiffres sont ceux d'une prairie ou la population de lombrics représente 3 tonnes à l'ha. Dans les sols agricoles travaillés "traditionnellement", la quantité de lombric peut tomber à 50 kg...
3)
On peut tronçonner les vers de terre, ils n'en seront que plus nombreux.
"
Le pouvoir de régénération ne fonctionne que si l’on préserve dix-huit segments, soit du cinquième au vingt-deuxième inclusivement. En général, seule la partie antérieure (la tête) se génère une queue, le bout postérieur ( la queue) quant à lui, dégénère et meurt."
http://www.eurolombric.fr/anatomie_037.htm
4) j
e n'ai jamais vu ou entendu qu'un biotope pouvait être sous un stress ou qu'on pouvait déranger une vie microbienne ou le règne des insectes utiles.
Pourtant, il y a eu des études faites sur les conséquences du travail du sol.
Konrad Schreiber, un agriculteur des landes qui donne régulièrement des conférences sur le sujet, expose souvent une étude comparative qui a été faite sur une prairie mise en culture de deux manières en 2002, avec un travail du sol traditionnel d'un coté, et avec des Techniques Culturales Simplifiées, c'est à dire sans labour, de l'autre. Et on procède à des prélèvement pour peser la matière vivante du sol (lombrics, champignons, bactéries etc...)
Le résultat : au premier passage de l'outil, on perd tout de suite 8 tonnes de matière vivante à l'ha. C'est à dire 8 tonnes de petits architectes du sol qui meurent et qui, en se décomposant immédiatement, libèrent massivement le carbone et l'azote qu'il contiennent et qui, combiné à l'oxygène apporté par le travail du sol, donnent du gaz carbonique (CO2), des nitrates (NO3-), et des gaz à effet de serre ( méthane, protoxyde d'azote) . La quantité de nitrate libérée excède les besoin de la culture installée et, comme c'est un produit très lessivable, 400 kg d'azote sont perdus dans l'année vers les profondeurs et les nappes phréatiques.
Au bout de 5 ans, on mesure que ce sont 31 tonnes de cette matière vivante qui ont disparues.
A ce moment aussi, le sol qui a perdu de l'humus (un colloïde qui permet de faire tenir ensemble les particules minérales), perd de sa cohésion et devient sensible à l'érosion et au compactage.
On commence également à voir apparaitre des maladies que n'ont pas les végétaux cultivés sur les autres parcelles...
Et compenser ces effets par des engrais et des pesticides ne fait qu'amplifier la spirale...
5)
Le non travail du sol est une mode.
C'est tendance en effet, mais c'est une tendance de plus en plus lourde car c'est un modèle qui est adopté par de plus en plus d'agriculteurs. Ce sont eux qui l'expérimentent actuellement et le perfectionnent. Plus qu'une mode, c'est un modèle d'avenir en train de devenir réalité. Il dépasse le clivage bio et non bio puisqu'il est aussi adopté par des agriculteurs conventionnels qui y voient un moyen de diminuer leur consommation de carburant, de pesticides et autres intrants.
6)
Le labour du sol est autorisé en bio.
oui, parce qu'on n'interdit que les produits toxiques et parce que la bio n'à longtemps pas su faire autrement, mais les choses bougent.
7)
J'ai essayé et ça a été une expérience désastreuse
Moi aussi, je n'y arrive pas à tout les coups. Des agriculteurs ratent aussi régulièrement.
Dans ton expérience, Marcus, il y a plusieurs choses:
- Elle a été très courte. Moins d'un an. On ne peut attendre d'un système basé sur le travail des lombrics (entre autres) un résultat en si peu de temps quand on sait que ceux-ci ne pondent qu'une quinzaine de cocons par an et qu'il leur faut plus d'une année pour être adulte.
- On a identifié une manipulation contre-productive : l'enfouissement de paille au printemps, ce qui est connu pour immobiliser de l'azote.
- tu n'as pas forcement substitué le travail du sol par les autres techniques: BRF, semis dans une légumineuse tout juste fauchée...
Bref, ça méritait un peu de persévérance.
