appius a écrit :Du point de vue de la récolte, ça ne change pas grand chose au poids: les tomates sont plus nombreuses mais plus petites. En revanche, elles murissent un peu plus vite et elles sont plus parfumées car c'est dans les feuilles que sont fabriqués les sucres et autres composant du fruit (photosyntèse)
Permets-moi de douter du caractère scientifique de cette assertion.
Jusqu'à maintenant, je pensais que la maturation dépendait de la capacité qu'a la plante de produire des sucres et des arômes, fonctions intimement liées à la capacité d'apporter une quantité de potassium suffisante à chaque fruit. Cette concentration dépend à la fois de la quantité de potassium du sol, du nombre et de la grosseur des fruits.
À variété égale, le pied qui porte plus de de fruits en même temps nécessitera plus de potassium, donc plus de temps pour que la plante puisse apporter cet élément à chaque fruit. Grossissement et maturité ralentis.
D'ailleurs, tu as posté il y a quelques semaines, la photo d'un fruit mûr, qui était placé en bas d'un plan, qui a donc eu la chance de se développer et de mûrir avant que la plante ne produise une multitude d'autres fruits.
De plus, l'expérience (enfin, la mienne, je ne suis pas une référence absolue

) montre indubitablement qu'un pied de tomate délesté de quelques tomates voire de bouquets entiers (gourmands ôtés et croissance arrêtée au 3e bouquet par exemple) porte des tomates plus grosses et mûrissant bien plus rapidement que le pied voisin, de même variété, dans le même sol, mais portant plus de fruits.
Espiet a fait la même constatation sur une variété à port déterminé.
Chez moi : un pied de cœur de bœuf portant une tomate mûre bien avant les autres, et une tomate de forte dimension :
Je taille tous mes plants de variétés indéterminées en tige unique, et même certains en limitant le nombre de bouquets par plant (je coupe la moitié de mes plants à 2 ou 3 bouquets en attendant un départ du gourmand terminal) et ceci me permet d'avoir des pieds de tomates qui ne portent pas tous leurs fruits en même temps.
Je constate que le développement et la maturation sont plus avancés sur ces pieds. Ceci me permet de manger
des kilo de tomates en juillet, tout en laissant ensuite la plante se développer par le gourmand terminal qui produira une continuité de la tige principale et donc une autre "salve" de fruits mûrs pour fin août début septembre.
D'un point de vue plus général, il est, je pense, important de dire que chacun est libre de mener ses pieds de tomates selon ses convictions et de mener ses propres expérimentations. Les règles absolues n'existent peut-être pas en jardinage.
Je ne pense donc pas qu'il faille se limiter à une seule façon culturale et lui donner tous les avantages.
On peut :
- laisser libres ses plants (façon Appius) ;
- les tailler en "gobelet" avec 4 ou 5 départs de "gourmands" que l'on taille chacun à 2 bouquets (technique ancienne utilisée dans les régions non méridionales, relevée dans un livre de 1867) ;
- les tailler à une tige ;
- les tailler à une tige et les stopper à 2 ou 3 bouquets (en laisser un gourmand) ;
- les stopper après chaque bouquet, en laissant un gourmand (taille dite algérienne, utilisée dans les pays à saison chaude très longue) ;
selon son climat, la variété, le comportement de chaque plant et ce que désire le jardinier.
Le mieux étant de pouvoir pratiquer les diverses façons pour se faire une idée des intérêts de chacune. J'ai la faiblesse de penser qu'il n'existe pas une seule méthode pour conduire ses tomates.
Je n'ai donc rien contre la "non taille". Pour moi son avantage est évident pour les variétés comme la roma (croissance déterminée) qui se récolte comme le blé, en moissonnant le plant car toutes les tomates arrivent à maturité en même temps mais n'est pas évident du tout pour les variétés à port indéterminé qui gagnent à être conduites de manière à échelonner le développement et la maturation des fruits.
Lionnel