Eh oui.
Pourtant, si tu voyais le nombre d'arbustes (ou d'arbres) que j'ai arrachés pour cause de non reprise et dont les mottes, après "autopsies", se sont révélées déplorables...
*quel est la meilleure solution?
Acheter - et planter - à la bonne période ! Il y a un mois, avant qu'ils ne soient en feuilles, tu aurais pu les déchignonner à fond ou les mettre racines nues.
si je les laisse dans les pots , ne risque t'ils pas de se "chignonner" les racines?
De toute façon, c'est déjà fait, donc un peu plus un peu moins. Et puis ce n'est pas en été que les racines des arbustes à feuilles caduques poussent le plus, c'est en automne.
en tout cas ça n'encourage pas à continuer à acheter des plants en conteneurs ...malheureusement, ils n'ont que ça en jardinerie.
Tous ne présentent pas des chignons catastrophiques... mais disons un certain nombre (allant croissant, j'en ai peur).
...à moins bien sûr de les prendre très très petits...
Oui, c'est très souvent, pour ne pas dire toujours la meilleure solution, d'autant qu'un petit sujet reprend plus facilement (en outre d'être plus aisément "déchignonnable") et a vite fait de rattraper un grand.
Deux-trois trucs qui permettent de se faire une idée avant d'acheter un arbuste ou un arbre en container :
- secouer doucement la tige à la base : si ça vacille, branle -> spirale (au coeur de la motte) ;
- essayer de repérer le collet (départ des racines) de la plante, beaucoup sont enterrés dans le pot pour masquer la spirale et/ou les faire tenir debout correctement ;
- dépoter pour se faire une idée du chignon extérieur (bien que, comme vu plus haut, ça ne suffit pas à desceller le(s) chignon(s) intérieur(s)).
*Si j'ai bien compris, avant de planter il faut donc déchignonner, et pour ça ils faut détricoter toute la motte, et mettre à nu les racines ,pour voir si il y spirale(s) ?
Pas facile d'expliquer et de résumer ça en 3 lignes. C'est aussi du coup par coup, du feeling et un peu d'expérience. Par exemple, tu pars du collet et essaie de suivre le parcours des racines, de voir comment elles tournent. Souvent, il y en a une, deux ou trois, maîtresses, qui s'enroulent. Si elles ne sont pas encore trop lignifiées, on peut les délier, les déplier afin de les disposer en étoile dans le trou de plantation. Dans le cas contraire, il n'y a pas d'autre solution que de couper (quand ça n'a pas cassé avant sous les manipulations).
est ce obligatoire de détricoter completement à chaque fois?
Quand c'est faisable et/ou que ça paraît nécessaire, pourquoi s'en priver. Ça permet aussi de mettre immédiatement toutes les racines en contact intime avec la terre et de les faire oublier le pot (très important).
*En ce qui concerne tout ce que j'ai planté jusqu'à présent, en utilisant la "traditionnelle" technique du trempage de motte, plus "malaxage" de la motte pour dégager un peu les racines, et entailler la motte au couteau, puis la motte dans le trou et on referme...
Ça peut passer, je ne dis pas le contraire. Beaucoup d'arbustes (ou arbres) ont été plantés comme ça et tiennent toujours debout des années après. Mais dans le lot, un certain nombre aussi rencontre des problèmes. Ce qu'il faut garder à l'esprit, c'est que des plants spiralés ou très mal racinés au départ
peuvent ne commencer à péricliter que 10 ou 15 après la plantation, le temps que les racines s'étranglent elles-mêmes.
alors pour tous ce plants là, vaut il mieux que je les déplante afin de détricoter la motte?
Non. Enfin, regarde, observe les départs de racines au collet : si tu détectes immédiatement des anomalies et que le plant n'est pas trop grand (donc facilement arrachable), je dirais que c'est dommage de ne pas le faire. Ce qui peut arriver aussi, c'est que la spirale initiale ne surgisse de terre (devenant ainsi apparente, évidente) que quelques années après la plantation.
Exemple ici sur Cornus kousa :
On distingue la racine tournante (que j'ai coupée et de laquelle sont parties deux nouvelles racines radiales, à gauche et à droite de l'ancienne racine spiralée. Si ça n'avait pas été fait, cette racine aurait continué à grossir en étranglant le tronc de l'arbuste).
Autre exemple sur Fagus sylvatica 'Dawyck' (hêtre) :
Là, c'est une racine coudée (peut-être le pivot de l'arbre, contraint dans le pot d'origine et qui n'a jamais réussi à se redresser). Celui-là, j'ai dû l'arracher, il vacillait à tout vent.
Troisième exemple sur Acer griseum (érable) :
J'ai juste coupé (2 ou 3 ans après la plantation) une racine coudée à droite. Les autres ne sont pas idéalement disposées mais apparemment suffisent à assurer la stabilité de l'arbre.
Quatrième exemple sur Acer capillipes :
Grosse racine spiralée autour du collet (je ne l'ai vue que 5 ans après la plantation - sans déchignonnage -, trop tard pour pouvoir couper). L'arbre tient bien en terre, d'autres racines doivent avoir pris le relai, mais elle est toujours là, grossissant d'année en année. Que faire, rien à part surveiller.
Et enfin, dernier exemple sur Carpinus turczaninowii (charme) :
Enracinement rêvé, toutes les racines sont disposées en étoile à la base du tronc, l'arbre ne bouge pas d'un millimètre et pousse on ne peut mieux (sujet minuscule, plant en godet mis en terre racines nues il y a 6 ans, je n'ai jamais eu à corriger la moindre racine et le collet du petit arbre est de plus en plus beau à mesure que les années passent).
j'ai également un everest malus (conteneur de 10l, taille 1m70) à planter..
c'est donc un caduc comme les érables, et ses feuilles ont bien sûr poussées..
Dois je également attendre qu'il ai perdu ses feuilles?
C'est valable pour tous les arbustes et arbres à feuilles caduques (NB : Malus 'Evereste').
Concernant le reste de ta liste, même remarque mais avec une nuance quand même : le problème de la spiralisation ou du fort chignonnage a les conséquences les plus graves sur les arbres et les arbustes "arbres". J'entends par arbuste "arbre" un arbuste à l'"architecture", au port arborescent, généralement doté d'une flèche, d'un houppier et d'un tronc (ou de plusieurs troncs si en cépée). Pour les sous-arbrisseaux (tamaris, Philadelphus), les buissonnants, les drageonnants (spirée, symphorine, Kerria...) ou d'autres encore qui racinent à n'importe quel niveau de leur tronc (saule, peuplier), c'est moins embêtant.