Et vous ? Quel jardinier êtes vous ?
Publié : mer. 21 août 2013 14:57
Bonjour à tous,
Un ami responsable "d'un collectif de jardinier" vient d'écrire quelques mots pour le journal local de son Asso.
Il souhaite faire cogiter ses jardiniers aux différentes pratiques de chacun, à une meilleure compréhension mutuelle des divergences qu'il constate, voire une modification de certaines attitudes abusives dans un espace collectif.
Il m'a transmis sa copie en me demandant de la lui relire et de lui donner mon sentiment.
J'ai trouvé intéressant ce qu'il a écrit et vous en propose la lecture ... en espérant de saines réactions, les moins exacerbées possible.
Un site comme "aujardin.info" permet d'échanger avec d'autres jardiniers sur notre passion commune : conseils, avis, astuces, tours de main, variétés ... tout est bon et c'est très bien mais ... le contenu des réponses ne tient-il pas, à chaque fois, à la réponse à cette question : << Quel jardiniez êtes-vous ? >>
QUEL JARDINIER ÊTES VOUS ???
Si notre passion du jardinage est commune, on voit bien que les façons de faire sont parfois très différentes, selon les habitudes, les connaissances, le tempérament et les certitudes de chacun(e)
Il n’existe pas de jardinier-type, aux pratiques standardisées.
En gros, on peut classer les jardiniers en trois catégories :
Le jardinier « conventionnel »
Le « conventionnel » jardine comme son père et son grand-père.
Gardien des traditions potagères, il travaille sa terre en automne à deux fers de bêche et ne rechigne pas user des herbicides, fongicides et engrais minéraux.
On trouve, mais pas toujours, au fond de son jardin, un tas de compost et il épand, quand il peut en avoir, de bonnes brouettes de fumier offert par le voisin.
Pour ces produits, les doses qu’il utilise sont assez souvent pifométriques tout en sachant qu’il vaut mieux en mettre un peu plus que conseillé, ou lu sur la notice, afin d'assurer le résultat.
Ses variétés de légumes restent celles qu'il connait bien : Tomates Saint Pierre ou Marmande, Pomme de terre Bintje et haricots "Triomphe de Farcy" avec quelques tentatives toutefois d'une nouvelle variété lue ici ou la.
Grâce aux engrais minéraux, les rendements seront satisfaisants et c'est bien là le principal.
Le jardinier « bio »
Avec le « bio », c’est bien différent car pour lui, tout ce qui n’est pas naturel est banni.
L’écologie règne au jardin : ni pesticide, ni herbicide, ni d’engrais dit "chimique" ... on préfère les "organiques", on fabrique des purins et on regarde la lune avant de semer.
On cultive "naturel et durable" suite aux lectures de Steiner ou Fukuoka mais à l'inverse du bio "pro" qui compte en NPK, on ne calcule pas grand chose : l'instinct est préférable aux chiffres car le jardinage doit rester un plaisir, pas un pensum compliqué.
Il attache une grande importance à la qualité de sa terre "en planches" qu'il ne piétine pas et qu’il bichonne avec du compost, des paillis, des engrais verts, du BRF.
Sa terre est brune et grumeleuse à souhait, grouillante de vie et de vers de terre.
Dans ses planches, avec 5 cm de paillis de BRF, on trouve 15 poireaux qui voisinent une ligne de carottes et quelques laitues au milieu des fèveroles ou des phacélies. Les mauvaises herbes y sont des alliées : on les maitrise sans les faire toutes disparaitre car certaines vont accueillir les butineurs et même décompacter le sol.
Qu’importe l’abondance, car le rendement n'est en rien un objectif, si on a des légumes sains, propres et gouteux, cela va de soi.
Et fidèle à sa doctrine, parfois jusqu’à l’aveuglement, si par malheur la Nature ne se montre pas très clémente avec lui, le "bio" ira jusqu'à perdre parfois sa récolte mais sera fier de n’avoir pas dérogé à ses principes.
Le jardinier « raisonné ».
Un qualificatif apparu il y a une quinzaine d’années, un peu à mi-chemin du "conventionnel" et du "bio".
Comme son voisin « Bio » , sa devise est de produire des légumes dans le respect de l’environnement.
Adepte du jardinage naturel, il traite sa terre avec respect, évite les produits industriels au profit des méthodes et des engrais naturels ... tant que cela est possible car ce jardinier semble surtout pragmatique.
Là ou il diverge du jardinier « bio », c’est qu’en cas d’attaque sévère de prédateurs ou de maladies, il acceptera de se résoudre à user du secours de la chimie quand tous les moyens naturels auront été épuisés.
Toutefois, c'est un jardinier qui mesure, du mieux possible, les doses de produits qu'il utilise tant au niveau des engrais que des produits de traitement. Ainsi, pour la fertilisation, il usera du compost et des fumiers mais, si nécessaire, il complètera avec des engrais minéraux en apportant, au mieux, ce qu'il faut au regard des besoins de chacun de ses légumes.
Alors que le jardinier "conventionnel" traitera de façon préventive, même si ses plantations ne sont pas menacées, le "raisonné" tentera de n'agir qu'au bon moment, à bon escient, avec le produit adapté, sur une maladie ou un prédateur identifié et aux bonnes doses.
Bien entendu, dans nos jardins , ces profils de jardiniers ne sont pas aussi tranchés.
Des jardiniers "bios" vont s’autoriser un petit écart pour sauver une récolte et des "conventionnels" se surprennent à tenter une recette de purin d'ortie ou de consoude.
Chacun est maitre dans son jardin et agit selon ses convictions pour trouver la paix et la sérénité qu’il vient y chercher.
Et vous ? Quel jardinier êtes vous ?
Bonne fin de saison 2013.
Quand on intervient dans nos colonnes pour donner un conseil ou son avis
, on le fait selon nos propres pratiques, pratiques assez bien résumées ci-dessus, même si l'exercice est incomplet.
Cela aboutit parfois à des incompréhensions, des refus, voire des violentes critiques
avec des "noms d'oiseaux".
Comprenons que nous ne savons pas tout et que le plus important n'est pas "que" le conseil donné mais "à quoi pense celui (ou celle) qui le donne" ... on avancera alors en sagesse, en intégrant mieux "le pourquoi du comment".
Au fait
<< Et vous ? Quel jardinier êtes vous ? >>
à+
Un ami responsable "d'un collectif de jardinier" vient d'écrire quelques mots pour le journal local de son Asso.
Il souhaite faire cogiter ses jardiniers aux différentes pratiques de chacun, à une meilleure compréhension mutuelle des divergences qu'il constate, voire une modification de certaines attitudes abusives dans un espace collectif.
Il m'a transmis sa copie en me demandant de la lui relire et de lui donner mon sentiment.
J'ai trouvé intéressant ce qu'il a écrit et vous en propose la lecture ... en espérant de saines réactions, les moins exacerbées possible.
Un site comme "aujardin.info" permet d'échanger avec d'autres jardiniers sur notre passion commune : conseils, avis, astuces, tours de main, variétés ... tout est bon et c'est très bien mais ... le contenu des réponses ne tient-il pas, à chaque fois, à la réponse à cette question : << Quel jardiniez êtes-vous ? >>
QUEL JARDINIER ÊTES VOUS ???
Si notre passion du jardinage est commune, on voit bien que les façons de faire sont parfois très différentes, selon les habitudes, les connaissances, le tempérament et les certitudes de chacun(e)
Il n’existe pas de jardinier-type, aux pratiques standardisées.
En gros, on peut classer les jardiniers en trois catégories :
Le jardinier « conventionnel »
Le « conventionnel » jardine comme son père et son grand-père.
Gardien des traditions potagères, il travaille sa terre en automne à deux fers de bêche et ne rechigne pas user des herbicides, fongicides et engrais minéraux.
On trouve, mais pas toujours, au fond de son jardin, un tas de compost et il épand, quand il peut en avoir, de bonnes brouettes de fumier offert par le voisin.
Pour ces produits, les doses qu’il utilise sont assez souvent pifométriques tout en sachant qu’il vaut mieux en mettre un peu plus que conseillé, ou lu sur la notice, afin d'assurer le résultat.
Ses variétés de légumes restent celles qu'il connait bien : Tomates Saint Pierre ou Marmande, Pomme de terre Bintje et haricots "Triomphe de Farcy" avec quelques tentatives toutefois d'une nouvelle variété lue ici ou la.
Grâce aux engrais minéraux, les rendements seront satisfaisants et c'est bien là le principal.
Le jardinier « bio »
Avec le « bio », c’est bien différent car pour lui, tout ce qui n’est pas naturel est banni.
L’écologie règne au jardin : ni pesticide, ni herbicide, ni d’engrais dit "chimique" ... on préfère les "organiques", on fabrique des purins et on regarde la lune avant de semer.
On cultive "naturel et durable" suite aux lectures de Steiner ou Fukuoka mais à l'inverse du bio "pro" qui compte en NPK, on ne calcule pas grand chose : l'instinct est préférable aux chiffres car le jardinage doit rester un plaisir, pas un pensum compliqué.
Il attache une grande importance à la qualité de sa terre "en planches" qu'il ne piétine pas et qu’il bichonne avec du compost, des paillis, des engrais verts, du BRF.
Sa terre est brune et grumeleuse à souhait, grouillante de vie et de vers de terre.
Dans ses planches, avec 5 cm de paillis de BRF, on trouve 15 poireaux qui voisinent une ligne de carottes et quelques laitues au milieu des fèveroles ou des phacélies. Les mauvaises herbes y sont des alliées : on les maitrise sans les faire toutes disparaitre car certaines vont accueillir les butineurs et même décompacter le sol.
Qu’importe l’abondance, car le rendement n'est en rien un objectif, si on a des légumes sains, propres et gouteux, cela va de soi.
Et fidèle à sa doctrine, parfois jusqu’à l’aveuglement, si par malheur la Nature ne se montre pas très clémente avec lui, le "bio" ira jusqu'à perdre parfois sa récolte mais sera fier de n’avoir pas dérogé à ses principes.
Le jardinier « raisonné ».
Un qualificatif apparu il y a une quinzaine d’années, un peu à mi-chemin du "conventionnel" et du "bio".
Comme son voisin « Bio » , sa devise est de produire des légumes dans le respect de l’environnement.
Adepte du jardinage naturel, il traite sa terre avec respect, évite les produits industriels au profit des méthodes et des engrais naturels ... tant que cela est possible car ce jardinier semble surtout pragmatique.
Là ou il diverge du jardinier « bio », c’est qu’en cas d’attaque sévère de prédateurs ou de maladies, il acceptera de se résoudre à user du secours de la chimie quand tous les moyens naturels auront été épuisés.
Toutefois, c'est un jardinier qui mesure, du mieux possible, les doses de produits qu'il utilise tant au niveau des engrais que des produits de traitement. Ainsi, pour la fertilisation, il usera du compost et des fumiers mais, si nécessaire, il complètera avec des engrais minéraux en apportant, au mieux, ce qu'il faut au regard des besoins de chacun de ses légumes.
Alors que le jardinier "conventionnel" traitera de façon préventive, même si ses plantations ne sont pas menacées, le "raisonné" tentera de n'agir qu'au bon moment, à bon escient, avec le produit adapté, sur une maladie ou un prédateur identifié et aux bonnes doses.
Bien entendu, dans nos jardins , ces profils de jardiniers ne sont pas aussi tranchés.
Des jardiniers "bios" vont s’autoriser un petit écart pour sauver une récolte et des "conventionnels" se surprennent à tenter une recette de purin d'ortie ou de consoude.
Chacun est maitre dans son jardin et agit selon ses convictions pour trouver la paix et la sérénité qu’il vient y chercher.
Et vous ? Quel jardinier êtes vous ?
Bonne fin de saison 2013.
Quand on intervient dans nos colonnes pour donner un conseil ou son avis

Cela aboutit parfois à des incompréhensions, des refus, voire des violentes critiques

Comprenons que nous ne savons pas tout et que le plus important n'est pas "que" le conseil donné mais "à quoi pense celui (ou celle) qui le donne" ... on avancera alors en sagesse, en intégrant mieux "le pourquoi du comment".
Au fait



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