Qui ne travaille pas le sol en profondeur?

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Sébastien 37
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Message par Sébastien 37 »

J'ai rencontré des gens qui pratiquaient un technique sans labour depuis 20 ans Mais dans un jardin de particulier en belgique, le propriétaire plantait ses salades à racines nue, avec le doigt sans arrosage tellement la couche d'humus etait épaisse et le sol souple.
Perso je pense que pour une production vivrière, il est mieux de labourer. Un labour peu profond a tout de même un effet nettoyant indeniable, il esixtait des systèmes de dents droites (comme un crochet)montées sur un système type rotavator qui étaient super éfficaces le résultat était une aération du sol sans retournement exagéré, et sans multiplication du chiendent et du liseron qui étaient extirpés par les crochets et non coupés comme avec un rotavator.

En fin de compte tout dépent du type de terre et du type de culture (Potager ou culture maraichère).

Si ton terrain est super propre tu peux te contenter de passer un canadien à priori si tu passe avec un tracteur de bonne taille entrainant un gros canadien, tu fais une bonne aération en peu de passage donc peu de tassement.

Il va vraiement falloir que tu passe John que je te fasse rencontrer mon pote maraicher bio :wink:
Sébastien 37
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Message par Sébastien 37 »

il m'avait lancé 'pourquoi les vieux se seraient-ils cassé le dos , soit en charruant soit en houant?'

Complétement d'accord jusqu'a la surmécanisation après ils ont pétés les plomb
bd3a
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Message par bd3a »

Moi je passe mon potager à la motobineuse en y incorporant du compost
xav2
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Message par xav2 »

super le sujet sur ce microbiologiste du sol plein de bon sens
que veut il dire quand il parle de "replanter des haies en maillage" sur la question: quelles sont les solutions adaptée?
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Captain Igloo
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Message par Captain Igloo »

J'édite volontairement... Après lecture, le message pouvait être pris comme inamical.... :oops:
Dernière modification par Captain Igloo le lun. 13 févr. 2006 14:55, modifié 1 fois.
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John
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Message par John »

:roll: hummm... pour l'instant rien qui parvient à me convaincre :roll: heureusement que j'ai réussi à réduire la surface d'expirémentation! :lol:

Merci Clerc, je n'ai pas encore tout lu :wink: Mais pourquoi un nain? :?:

Je m'aperçois que j'ai oublié de dire qu'il s'agit de faire des planches permanentes (de 1m20 de large avec chemins de 35) et de ne jamais marcher sur les dites planches pour éviter tout tassement :roll:

Oui Seb, c'est vrai :wink: Déjà, on devrait se voir dans 47 jours :lol: mais aussi, je projette de te rendre visite la prochaine fois que j'irais dans le loir-et-cher, je te dirais quoi :wink:

Captain, je ne suis pas persuadé de la méthode mais je ne vois pas pourquoi le terrain se salirait inévitablement? :?:
palim
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Message par palim »

Jonh, pourrais -tu préciser la méthode de culture préconisée par tes amis ?
Ce n'est pas clair pour moi et il y a à mon avis confusion dans le post entre bêchage et retournement du sol .

Je trouve l'article de Claude Bourguignon très intéressant , pas forcément facile à la première lecture mais justement , cela vaut la peine de faire un effort pour comprendre toute la complexité des relations biologiques et biochimiques .

Par contre, je suis en train de lire son livre que je viens de trouver preque par hasard : "le sol, la terre et les champs" , éditions sang de la terre .
Je n'ai pas encore tout lu mais il est abordable par tout le monde , beaucoup plus facile à lire que l'article en question .
Je vous en dirai plus quand j'en aurais fini la lecture .

Palim
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Message par au_saule_ami_haut »

Jesus666 a écrit :drole d'histoire ! C'etait recommandé comme methode dan ston livre ?
page 326 à 328 soit 3 pages sur 416 que compte l'ouvrage.
Jesus666 a écrit :Pas mal la technique du carton, mais ecologiquement ce ne doit pas etre interessant, car la fabrication du carton.... Mais dans le cadre d'un recyclage c'est pas mal.
aussi bien que du plastique noir !

Jesus666 a écrit :comment mettre a nu un sol pour une nouvelle culture ?
un sol ne dois jamais être nu, il se tasse sous la pluie, sous nos pas ...
au_saule_ami_haut
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Message par au_saule_ami_haut »

Jesus666 a écrit :L"argument bio qui dit que dans la nature il n'y a pas de travail profond de la terre
hormis le fouissement des vers de terre ( 2 tonnes à l'hectare si le sol est sain ) car, je ne vous l'apprends pas, les racines ont besoin d'air et les micro-organismes du sol aussi.
au_saule_ami_haut
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Message par au_saule_ami_haut »

Captain Igloo a écrit :Mais l'autre reproche qu'il émettait c'est que le sol se réchauffe moins vite au printemps et donc retarde des cultures.
Je confirme, et l'ouvrage cité le mentionne très honnêtement.
mais je ne peux le citer en intégralité.
Il y a en effets quelques inconvénients mais pas d'insurmontable.
Captain Igloo a écrit :En boutade , il m'avait lancé 'pourquoi les vieux se seraient-ils cassé le dos , soit en charruant soit en houant?'
Malgré une signalisation bien visible, certain s'engagent dans des cul de sac, et font marche arrière au fond, car il manque de place pour faire demi-tour !

Les vieux, les très vieux s'habillaient de peaux de bêtes, puis vinrent les tanneurs qui utilisèrent l'écorce du chêne.
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Pascal clerc
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nain

Message par Pascal clerc »

bonjour,

John, la définiion du nain, me concerne, car je n'ai pas la prétention de tout savoir!
et quand je ne sais pas, je cherche. Lorsque je trouve , des sites du stile" Bourguignon", permets moi de rester humble devant tant de savoir :wink:

saul eau mot etc.... :P
mon père m'expliquai, que pendant la dèrnière guerre, sa famille cultivait des pommes de terre sous de la paille.
pour éviter de se les faire réquisitionner par l'occupant.

d'après lui, il y avait un bon rendement , et les Allemands n'ont jamais rien devinés?
je n'en sait pas plus, et mon père n'étant plus, difficile de savoir comment mes grands parents pratiquaient?

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Jarphil
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Message par Jarphil »

:?:
Dernière modification par Jarphil le lun. 04 févr. 2008 14:38, modifié 1 fois.
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John
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Message par John »

Merci, c'est très intéressant 8)

Juste une anecdote à propos des patates durant la guerre : un de mes clients me disait encore il y a 2 semaines que durant la guerre, ils "plantaient" les pelures de P2T dans le tas de fumier = super récoltes! :wink:
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zouf
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Message par zouf »

John a écrit :Merci, c'est très intéressant 8)

Juste une anecdote à propos des patates durant la guerre : un de mes clients me disait encore il y a 2 semaines que durant la guerre, ils "plantaient" les pelures de P2T dans le tas de fumier = super récoltes! :wink:
C'est exact!J'en ai parlé sur ce forum l'an dernier. Pendant la guerre, les PDT étaient rares et il n'était pas question de "gaspiller" une PDT pour la semer. On mangeait les patates et on semait les épluchures.
Je m'en étais rendu compte en jetant des épluchures de PDT en tas dans un coin du jardin sans les recouvrir de terre. Elles avaient trés bien germé. Je n'ai pas poursuivi l'expérience plus loin en les buttant, ayant largement de quoi faire avec mes PDT du potager!
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Penelope
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Message par Penelope »

John a écrit :Merci, c'est très intéressant 8)

Juste une anecdote à propos des patates durant la guerre : un de mes clients me disait encore il y a 2 semaines que durant la guerre, ils "plantaient" les pelures de P2T dans le tas de fumier = super récoltes! :wink:
J'ai testé et ça marche bien en effet. :lol: :lol: :lol:
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Penelope
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Message par Penelope »

Je n'utilise pas une bêche mais une fourche.
Ma terre est lourde car argileuse.

Enlever les racines à la fourche est une opération quasi permanente pour moi, c'est ce que j'ai trouvé de plus efficace contre les mauvaises herbes (complété par quelques coups de râteau).
Je n'ose pas imaginer l'état de mon jardin sans cette opération car je refuse d'utiliser le moindre produit.

Cependant, si tu as d'autres techniques naturelles pour garder le sol propre, ça m'intéresse.
Carpe diem !
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Pascal clerc
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PDT

Message par Pascal clerc »

Jarphil :shock:

oui, tout la philosophie de ma vie d'Homme , se trouve inscrite dans la première phrase!! : :P

très intéressant ton auteur!

Zouf, John!
la régénèration des pommes de terre, s'efféctue à partir des germes ! donc, les pelures, portant les yeux( germes) sur du fumier ( potasse ,chaleur) donneront !
Sébastien 37 pourrai t'il nous en dire plus? lui, le spécialiste des solanacées? :wink:

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John
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Message par John »

Mais pour la P2T on le sait bien Clerc... c'était juste le partage d'une anecdote... :wink:
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Message par olivier 59 »

salut john pourquoi ne pas faire 1 carre et le gerer comme 1 mini potager avec les rotations et tout le reste je pense qu'en 1 saison ça te permetra de te faire 1 idée :wink:
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viedelanature
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Message par viedelanature »

:D J'ai pas trop le temps de bavarder en ce moment. Tout de même ce débat m'interpelle (de terre) voilà les préceptes que je suit et je men trouve très satisfaite. :wink:

Pas de Labour
Quand on parle de travail du sol, immédiatement l’image du travail mécanique ou manuel du sol vient à l’esprit. Cependant, le travail du sol c’est aussi le travail des racines des plantes, le travail des micro organismes qui décomposent la matière organique, le travail des vers de terre qui sur une parcelle d’un hectare représentent en masse le poids de deux boeufs qui retournent la terre et participent à sa structuration en permanence.

Les labours profonds, en retournant l’horizon superficiel, perturbent l’activité des micro organismes anaérobies (ceux résidant en profondeur et ne consommant pas d’oxygène) et aérobies (ceux de la superficie qui doivent disposer d’oxygène pour vivre). De plus ces labours provoquent une minéralisation rapide de l’humus stocké en profondeur.

Bien sûr, on s’imagine mal un semis ‘nu’ à même le sol.
L’absence de labour s’accompagne de deux mesures :

• Une nécessité de conserver une couverture permanente du sol, qu’il s’agisse d’engrais ver ou de mulch (matériau végétal mort constituant un ‘tapis’ protecteur)

• Le semis de graines ‘protégées’ : les graines sont enrobées dans de la poudre d’argile avant ‘semis direct’, ce qui les protège de l’extérieur. Cet enrobage peut même se faire de façon calibrée, ce qui permettra d’utiliser un semoir classique.

Pas d’engrais
La terre n’est pas un support minéral, inerte. Elle abrite des centaines de millions de micro organismes qui ne sont pas là sans raison. Ceux cis peuvent travailler de manière optimale et enrichir la terre s’il ne sont pas perturbés par des apport extérieurs. Les engrais possèdent de nombreux effets pervers, et ne respectent pas la physiologie et la vitesse de croissance des végétaux. Si on augmente leur vitesse de croissance, ils se trouvent fragilisés et donc plus sensibles aux maladies et insectes, d’où la nécessité de recourir à une protection extérieure artificielle. En effet, si l’on tient compte de la notion de ‘terrain’ qui prévaut en médecine comme en agriculture, seuls les végétaux affaiblis et déséquilibrés offrent un terrain favorable au développement des maladies et aux attaques de ravageurs.

Par ailleurs, les engrais ne se contentent souvent que d’apporter des composants majeurs (NPK) en négligeant les éléments secondaires (oligo éléments) qui sont pourtant nécessaires à la plante. Pour cultiver sans engrais, il faut toutefois pratiquer le retour à la terre des parties de la plante inutilisées après la récolte. En effet la plante s’insère dans un cycle et si celui ci est rompu par une exportation intégrale de la plante, le terre finira par se fatiguer et des carences appaîtront. Il est certain qu’une phase de ‘reconversion’ est nécessaire et que ce type d’agriculture ne peut pas s’envisager derrière plusieurs décénnies de travail classique de la terre.

Pas de pesticides
Les pesticides chimiques posent de nombreux problèmes, mis en lumière depuis de nombreuses années : bioaccumulation et concentration des résidus le long de la chaine alimentaire, induction d’une sélection d’insectes résistants aux traitements nécessitant des épandages toujours plus fréquents, pollution de l’eau et de l’air...

En réalité les déséquilibres induits par les grandes monocultures intensives sont une aubaine pour les ravageurs qui trouvent là les conditions optimales pour leur reproduction et leur alimentation. Dans les système agricoles moins intensifs de polyculture, respecteux des ecosystèmes, un certain équilibre s’établit, et la population de ravageurs est auto régulée car ces ravageurs ne sont que le maillon de la chaine alimentaire, qui est respectée dans ce type de système. Les haies, mares et autres refuge permettent aux auxiliaires (les ‘prédateurs’ des ravageurs) de jouer leur rôle. Une rotation judicieuse des cultures et une association intelligente des cultures dans le temps permet bien souvent à la population de ravageurs de rester sous le seuil de nuisance réél tolérable (si l’on tient compte de l’énergie utilisée pour la lutte).

Pas de sarclage
Existe il vraiment des mauvaises herbes ? Une couverture du sol est toujours bénéfique. Les mauvaises herbes possèdent des racines qui pénètrent le sol, l’aèrent, l’ameublissent et l’enrichissent. L’observation est de mise : les mauvaises herbes peuvent être d’excellents indiacateurs à différents titres (état du sol, type de culture favorable sur cette parcelle...). Lorsque les mauvaises herbes posent des problèmes réels, il convient de les éliminer grâce à d’autres herbes qui les concurrencent plutôt que de gaspiller de l’énergie à les arracher à la main. Comme pour les ravageurs, les équilibres entre les différentes espèces viennent réguler les débordements.

Conclusion
Ces quatre grands principes sont pour le moins révolutionnaires. Masanobu Fukuoka a expérimenté des techniques pendant près d’un demi siècle. Au bout de plusieurs dizaines d’années, il
cultivait une espèce de riz qui était devenue très robuste à force de séléction naturelles et il
obtenait des rendements identiques à ceux de la riziculture classique au Japon. A la fin des
années 80, alors qu’il envisageait d’envoyer des semences de ce riz très performant dans les pays en voie de développement, ses activités ont connu une fin très brutale lorsque l’armée japonaise a saisi et détruit l’intégralité de sa récolte et de ses semences.

Je ne sais plus où j'ai trouvé ce texte, merci à l'auteur, car il n'est pas de moi, mais résume mes convictions. :D :D :D :D
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SAM décoiffe
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Message par SAM décoiffe »

viedelanature a écrit ::D J'ai pas trop le temps de bavarder en ce moment. Tout de même ce débat m'interpelle (de terre) voilà les préceptes que je suit et je men trouve très satisfaite. :wink:

Pas de Labour
Quand on parle de travail du sol, immédiatement l’image du travail mécanique ou manuel du sol vient à l’esprit. Cependant, le travail du sol c’est aussi le travail des racines des plantes, le travail des micro organismes qui décomposent la matière organique, le travail des vers de terre qui sur une parcelle d’un hectare représentent en masse le poids de deux boeufs qui retournent la terre et participent à sa structuration en permanence.

Les labours profonds, en retournant l’horizon superficiel, perturbent l’activité des micro organismes anaérobies (ceux résidant en profondeur et ne consommant pas d’oxygène) et aérobies (ceux de la superficie qui doivent disposer d’oxygène pour vivre). De plus ces labours provoquent une minéralisation rapide de l’humus stocké en profondeur.

Bien sûr, on s’imagine mal un semis ‘nu’ à même le sol.
L’absence de labour s’accompagne de deux mesures :

• Une nécessité de conserver une couverture permanente du sol, qu’il s’agisse d’engrais ver ou de mulch (matériau végétal mort constituant un ‘tapis’ protecteur)

• Le semis de graines ‘protégées’ : les graines sont enrobées dans de la poudre d’argile avant ‘semis direct’, ce qui les protège de l’extérieur. Cet enrobage peut même se faire de façon calibrée, ce qui permettra d’utiliser un semoir classique.

Pas d’engrais
La terre n’est pas un support minéral, inerte. Elle abrite des centaines de millions de micro organismes qui ne sont pas là sans raison. Ceux cis peuvent travailler de manière optimale et enrichir la terre s’il ne sont pas perturbés par des apport extérieurs. Les engrais possèdent de nombreux effets pervers, et ne respectent pas la physiologie et la vitesse de croissance des végétaux. Si on augmente leur vitesse de croissance, ils se trouvent fragilisés et donc plus sensibles aux maladies et insectes, d’où la nécessité de recourir à une protection extérieure artificielle. En effet, si l’on tient compte de la notion de ‘terrain’ qui prévaut en médecine comme en agriculture, seuls les végétaux affaiblis et déséquilibrés offrent un terrain favorable au développement des maladies et aux attaques de ravageurs.

Par ailleurs, les engrais ne se contentent souvent que d’apporter des composants majeurs (NPK) en négligeant les éléments secondaires (oligo éléments) qui sont pourtant nécessaires à la plante. Pour cultiver sans engrais, il faut toutefois pratiquer le retour à la terre des parties de la plante inutilisées après la récolte. En effet la plante s’insère dans un cycle et si celui ci est rompu par une exportation intégrale de la plante, le terre finira par se fatiguer et des carences appaîtront. Il est certain qu’une phase de ‘reconversion’ est nécessaire et que ce type d’agriculture ne peut pas s’envisager derrière plusieurs décénnies de travail classique de la terre.

Pas de pesticides
Les pesticides chimiques posent de nombreux problèmes, mis en lumière depuis de nombreuses années : bioaccumulation et concentration des résidus le long de la chaine alimentaire, induction d’une sélection d’insectes résistants aux traitements nécessitant des épandages toujours plus fréquents, pollution de l’eau et de l’air...

En réalité les déséquilibres induits par les grandes monocultures intensives sont une aubaine pour les ravageurs qui trouvent là les conditions optimales pour leur reproduction et leur alimentation. Dans les système agricoles moins intensifs de polyculture, respecteux des ecosystèmes, un certain équilibre s’établit, et la population de ravageurs est auto régulée car ces ravageurs ne sont que le maillon de la chaine alimentaire, qui est respectée dans ce type de système. Les haies, mares et autres refuge permettent aux auxiliaires (les ‘prédateurs’ des ravageurs) de jouer leur rôle. Une rotation judicieuse des cultures et une association intelligente des cultures dans le temps permet bien souvent à la population de ravageurs de rester sous le seuil de nuisance réél tolérable (si l’on tient compte de l’énergie utilisée pour la lutte).

Pas de sarclage
Existe il vraiment des mauvaises herbes ? Une couverture du sol est toujours bénéfique. Les mauvaises herbes possèdent des racines qui pénètrent le sol, l’aèrent, l’ameublissent et l’enrichissent. L’observation est de mise : les mauvaises herbes peuvent être d’excellents indiacateurs à différents titres (état du sol, type de culture favorable sur cette parcelle...). Lorsque les mauvaises herbes posent des problèmes réels, il convient de les éliminer grâce à d’autres herbes qui les concurrencent plutôt que de gaspiller de l’énergie à les arracher à la main. Comme pour les ravageurs, les équilibres entre les différentes espèces viennent réguler les débordements.

Conclusion
Ces quatre grands principes sont pour le moins révolutionnaires. Masanobu Fukuoka a expérimenté des techniques pendant près d’un demi siècle. Au bout de plusieurs dizaines d’années, il
cultivait une espèce de riz qui était devenue très robuste à force de séléction naturelles et il
obtenait des rendements identiques à ceux de la riziculture classique au Japon. A la fin des
années 80, alors qu’il envisageait d’envoyer des semences de ce riz très performant dans les pays en voie de développement, ses activités ont connu une fin très brutale lorsque l’armée japonaise a saisi et détruit l’intégralité de sa récolte et de ses semences.

Je ne sais plus où j'ai trouvé ce texte, merci à l'auteur, car il n'est pas de moi, mais résume mes convictions. :D :D :D :D
si tu pouvais en juin mettre des photos de ton jardin et de tes cultures...
celui qui plante un jardin, plante le bonheur (proverbe chinois)
kazhdu
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Message par kazhdu »

Je n'ai pas d'expérience de ce mode de culture, mais tout témoignage m'intéresse également :wink: .

Je me demande de plus en plus si je ne vais pas tester. Chez moi, il y a environ 10 cm maxi de belle terre végétale, et en dessous une terre très argileuse. Donc, chaque bêchage fait remonter cette terre argileuse (moyen :? ), quand je ne tombe pas carrement dans les veines d'argile (très moyen ! :? ). Dans ces conditions, est-ce qu'un simple binage ne serait pas préférable ? :roll: Ce que tu dis Jesus sur les "céréaliers" morbihanais m'a l'air d'aller dans ce sens.

D'ailleurs, pour en revenir aux techniques de permaculture, il me semble qu'elles sont surtout utilisées pour des terrains "difficiles". Les expériences dont j'ai pu entendre parler avaient lieu dans des terrains très caillouteux, très secs, soumis à une forte érosion, etc...
Enfin, des terrains que les anciens, même avec la houe et la charrue :wink: , exploitaient difficilement (d'ailleurs, en passant, si on regarde les houes des anciens, elles ne retournaient la terre qu'au maximum sur un demi fer de bêche actuelle. :roll: ). Dans de telles conditions, ces techniques de permaculture semblent permettre d'apporter une solution.

Par contre, dans des conditions de culture déjà bonnes, cela apporte-t-il une amélioration ? :roll: Des témoignages seraient vraiment intéressants.
au_saule_ami_haut
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Message par au_saule_ami_haut »

viedelanature a écrit ::
Pas d’engrais .........

Par ailleurs, les engrais ne se contentent souvent que d’apporter des composants majeurs (NPK) en négligeant les éléments secondaires (oligo éléments) qui sont pourtant nécessaires à la plante. Pour cultiver sans engrais,
Vous employez le terme "engrais" sans précision

Engrais minéral - engrais organique

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palim
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Message par palim »

Comme je le disais plus haut, il y a confusion entre travail du sol et béchage = retournement La grelinette comme d'autres outils ( aérabèche ) aère le sol profondément sans retournement . Il n'y a donc pas de bouleversement de la couche d'humus .
Et établir une relation de symbiose entre les plantes cultivées , le sol, les micro-organismes , ne pas dégrader le sol en le cultivant , est un objectif qu'il est bien difficile d'atteindre avec le peu de connaissances que nous avons .
Le non travail du sol est de ne pas bêcher ni aérer le sol du tout .C'est encore autre chose .
Est-ce possible dans tous les sols et pour tout type de culture ? Je n'en ai pas l'expérience .

Quand à semer des graines directement au sol enrobées de boulettes d'argile pour échapper à la voracité des oiseaux , j'aimerais bien essayer .
Quelqu'un sait comment faire ?


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zouf
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Message par zouf »

C'est bien gentil tout ça mais alors, comment fait l'agriculteur qui cultive du maïs depuis 20 ou 30 ans dans le champ qui borde mon terrrain ? Et dans ce champ il n'y a que du maïs, son père y semait du maïs( le grand père je sais pas!). Il laboure,met de l'engrais chimique, du lisier de canard tous les 5 ans et son maïs n'a pas du tout l'air d'être rachitique!
Et moi je parle rotation des cultures, compost , fumier etc... :wink:
On ne peut à la fois,être et avoir été
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