Tout en étant plutôt d'accord avec ce que tu écris, Aygues, j'ai quelques chipotages et précisions à apporter
Alain avait rajouté de l'azote soluble pour alimenter les bactéries aptes de dégrader la lignine et les celluloses de son BRF.
Il faut supposer que cela a sans doute servi à activer la décomposition de son BRF en "donnant à manger" à la pedofaune du sol dont on pourrait imager l'activité ainsi : carburant=le "bois" et aliment=azote (les deux devant être présents simultanément).
A ce que j'ai lu, les bactéries ne dégradent pas la lignine. Seuls les champignons en sont capables. Mais il sont souvent étroitement associés au bactéries qui profitent du travail des champignons pour accéder à d'autres composés.
D'autre part, les champignons n'utilisent pas azote sous forme nitrique pour leur développement, mais sous forme d'ammonium ou d'acides aminés. Et même, un excès d'ammonium les empêche de dégrader la lignine. (voir la réponse que je te fais ici:
terre-argileuse-tres-compacte-que-faire ... ?#p1670076). C'est également sous forme d'ammonium principalement que les champignons leur transmettraient.
Celà dit, ca n'empêche pas d'autres micro-organismes de mobiliser de l'azote nitrique pour se développer et de le restituer lorsqu'ils sont à leur tour dégradés . Preuve en est que les sols sous BRF contiennent moins de nitrates que les sols témoins....
Bref, l'azote nitrique d'Alain a profité aux décomposeurs du BRF, à l'exception des champignons. Pour que ca profite vraiment à tous, il aurait logiquement fallu qu'une partie de cette azote soit sous forme d'ammonium.
Les mycorhizes ont la capacité de produire des réseaux de filaments leur permettant d'explorer un plus grand volume de sol comparativement aux racines, certes, mais au profit de qui ? A celui du "complexe sol" avant de l'être au profit des plantes, directement.
Ces champignons sont en mesure de puiser une plus grande quantité de solution nutritive (du BRF par ex.) qu'ils transfèrent aux racines de la plante, oui mais n'est-ce pas "par l'intermédiaire du complexe argile-humus".
je ne comprend pas très bien cette idée que la mycorhize profiterait au sol plus qu'aux plantes ou au champignons... Ceux qui profitent directement de la symbiose sont logiquement leur auteurs, à savoir les plantes et les champignons: les plantes recoivent principalement du phosphore et de l'eau, et dans une moindre mesure, de l'azote et quelques oligo-éléments (cu, zn, Fe..), tandis que le champignons recueillent des sucres fabriqués par la photosynthèse dont il sont incapables eux-mêmes.
Le complexe argilo-humique ne profite pas de la mycorhize en soi. Par contre, c'est sur que la décomposition du bois sert à produire de l'humus pour le CAH.
Est-il besoin de rappeler qu'on n'a toujours pas compris comment poussent la plupart des champignons supérieurs

on ne sait pas reproduire les conditions de développement des bolets, des russules, des amanites ... tout juste quelques agarics (avec le champignon "de paris")
faut dire que ces champignons supérieurs ont une caractéristique assez pénible pour la culture artificielle :
ils ne peuvent se passer d'un arbre!
celà dit, comme le montre le cas de la truffe, quand le champignon est vraiment intéressant, on se donne un peu de mal pour le cultiver, lui et son arbre!

Sinon, on élève déjà un grand nombre de champignons mycorhiziens à usage horticole.
Ceci pour dire que je ne pense pas que des tomates vont très rapidement, dès leur implantation, marier leur système racinaire avec les mycorhizes, comme on peut le lire pour des plantes pérennes.
On dit qu'au moins 90% des plantes existantes mycorhizent. Dans nos jardins, les seuls plantes qui ne mycorhyzent pas sont les crucifères et Chénopodiacées!
Les tomates n'y échappent pas et sont colonisées par des gloméromycètes, malheureusement invisibles pour le jardinier.